Vampire Knight Guilty
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Une académie où se réunit l'élite du Japon et du monde entier. Sauf qu'il y a des humains...et des vampires. Dans quel camp allez-vous être?
 
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Ai ENMA
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Ai ENMA


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MessageSujet: Liées... [Nouvelle]   Liées...   [Nouvelle] EmptyDim 26 Juin - 22:11

Liées…


Le début des choses

-Aiko ! Dépêche-toi, on va se faire prendre !

Yume me fit signe de partir. Si jamais la vieille concierge Mao retrouvait les personnes qui avaient cassé la vitre de sa fenêtre avec une balle de base-ball (nous, en l’occurrence), elle serait bien capable d’ameuter le village et de faire un scandale à nos parents. Aussi, nous nous sauvâmes le plus rapidement possible. Nous courûmes à travers les ruelles, tournant, bifurquant à tous les coins de rues, élaborant le chemin le plus complexe afin que la pie ne puisse nous retrouver. Enfin, après avoir fait une course folle, essoufflées, nous arrivâmes devant une gigantesque bâtisse :

-Waouh ! C’est drôlement grand, c’est quoi ?, demandai-je, impressionnée.

-Un entrepôt abandonné visiblement, me répondit Yume en poussant une des immenses portes.

Nous pénétrâmes à l’intérieur et lâchâmes un sifflement d’admiration. Le plafond nous paraissait incroyablement haut, avec de magnifiques charpentes, d’énormes piliers soutenaient le toit et la pièce semblait si vaste. Tout était poussiéreux, imposant.
Soudain, alors que nous explorions l’ancienne usine de fond en comble, Yume me héla. Elle apparaissait toute excitée, ce qui la rendait plus belle encore que d’habitude.
Bien qu’elle et moi fussions jumelles, nous nous ressemblions sans vraiment se ressembler : nous avions le même nez fin, les mêmes lèvres minces et rouges, la même taille, le même poids et la même peau pâle. Néanmoins, elle était plus jolie que moi, par plusieurs aspects : ses yeux en amandes (comme les miens d’ailleurs) possédaient un noir mystérieux, difficile à définir sa couleur exacte, ce qui les rendait attirants, tandis que ceux qui m’appartenaient ne faisaient que tirer un peu sur le marron. Ses cheveux longs pouvaient presque avoir l’air blancs dans les reflets du soleil lorsque ce dernier mêlait ses rayons à sa splendide chevelure, alors que ma crinière à moi était de la teinte des plumes d’un corbeau et refusaient d’avoir une brillance aussi extraordinaire que les siens. De plus, elle faisait partie de ces personnes qui se trouvent à l’aise parmi les autres, les attirant, les impressionnant. Tout ce que je n’avais pas : j’étais timide, solitaire et craintive, prête à tout pour ne pas être remarquée. Elle plaisait aux garçons, je n’en rêvais même pas. Si à première vue nous semblions pareilles physiquement, il me paraissait impossible de dire quelque chose de semblable sur notre force de caractère.

La rejoignant vers l’endroit d’où je l’avais entendue m’appeler, je ne pus réprimer un frisson : ce lieu m’effrayait et je pressentais qu’il dégageait de lui une nature inexplicable, louche voir douteuse.
Une fois à sa hauteur, je m’enquis sur ce qui l’avait interpellée. Yume me tendis alors un livre, corné, abîmé, à la reliure qui partait en miettes. Une épave en somme.

-Qu’y a-t-il ? Il n’a rien d’extraordinaire ce bouquin, mis à part le fait qu’il doit dater de l’Antiquité, grommelai-je en haussant les sourcils.

-Oui mais regarde de plus près, s’exclama-t-elle en jubilant. , il parle de sorts, de mythes, de magie. Il propose même la mise en pratique…

Yume était fan de tout ce qui relevait du surnaturel, ce depuis toute petite. Sur ce point, je me jugeais plus mature qu’elle. Bien sûr nous sortions de l’enfance, avec nos douze ans à peine (six mois et demi à présent), nous avions encore pas mal de temps pour devenir des jeunes filles mûres, conscientes des rudes réalités de la vie ; cependant j’avais laissé derrière moi tout ce qui concernait les gamineries. Ma sœur y tenait trop. Elle aimait dire que c’était sa possibilité d’échapper à la morosité du monde réel. Ce que j’approuvais.

Pour en revenir au vieux « grimoire », -puisque il n’existait pas vraiment d’autres mots puissant le qualifier-, Yume entreprenait de l’étudier tandis que je restais à ses côtés, guère intéressée. Elle dévorait avec une avidité certaine cet étrange volume qui me semblait avoir au moins vécu l’arrivée des premiers japonais sur l’île qui portait maintenant leur nom. Au bout d’un moment, elle se releva (tout en retenant la page où s’était arrêtée sa lecture), repoussa sa longue chevelure en arrière avec une grâce incomparable, épousseta son jean d’un bleu délavé (qui épousait parfaitement la forme de ses jambes ; soit dit en passant) avant d’aller s’installer au centre du vaste entrepôt. Là, elle traça un cercle munie d’un morceau de charbon trouvé je ne sais où, puis un triangle englobant la première figure. J’avais suivi son manège depuis le début, néanmoins je ne saisissais pas du tout ce qu’elle pouvait bien faire. M’approchant un peu plus, les mains dans les poches de mon pantalon (nous nous habillions et coiffions généralement de la même façon, si ce n’est que mon Levis à moi était noir et mon haut blanc tandis que le sien apparaissait d’un violet foncé), je finis par distinguer qu’elle inscrivait des formules alambiquées, recopiant son livre.
Relevant la tête, elle me sourit et se remit debout. Je compris qu’elle terminait.

-C’est quoi ?, l’interrogeai-je

-Cet ouvrage assure que l’on peut ouvrir des passages dans des mondes parallèles. C’est rare mais ça vaut que l’on tente le coup, tu n’es pas d’accord ?

-Complètement abruti. Viens j’ai faim et j’ai envie de rentrer.

-Ok. Concéda-t-elle. Mais d’abord j’essaie ; après tout, rien ne stipule que c’est dangereux, non ?

Je cédai et attendis qu’elle prononce les paroles tordues dictées par son bouquin.
Se plaçant dans son étrange dessin, elle m’adressa une grimace anxieuse, et passa une de ses mèches derrière ses oreilles. La dizaine de bracelets dorés (que j’arborais également, en argenté cependant) s’agita autour de son poignet droit. Enfin, elle récita le texte voulu en fermant les yeux.
Au commencement, il ne se passa rien. Pas même un petit bruit ou un autre truc du même genre. Rouvrant les paupières, Yume demeura silencieuse. Puis elle éclata de rire, elle paraissait presque…soulagée.

-On dirait bien que c’était n’importe quoi finalement !, lâcha-t-elle en brisant le silence

- Oui, pas de catastrophes ou de désastres, ça a l’air d’aller, reconnus-je, prudente, il n’empêche. Rentrons., suppliai-je.

-Hai ! approuva-t-elle. Allons-y.


Soudain, alors qu’elle quittait les formes géométriques et leur charabia, un vent violent s’engouffra, comme une tornade, s’enroula autour de Yume et l’arracha du sol tandis qu’elle poussait un hurlement de frayeur, paniquée. Impuissante, je tentai de la retenir, mais ce me fut impossible bien entendu : il me semblait que des forces divines m’en empêchaient. Alors une espèce de trou noir pareil à une déchirure, s’ouvrit dans l’espace, derrière Yume. Je l’entendis prononcer mon prénom une dernière fois, désespérée. Ensuite, elle disparut, absorbée par la plaie béante et sombre qui ressemblait à une « ouverture de porte vers un monde parallèle » qui se refermait.


Pendant que tout se calmait dans le hangar, je restais figée, lorsque je perçus le bruit sourd du livre par lequel tout était arrivé. Par lequel avait eu lieu tout cela. Pas de doute possible : Le surnaturel existait bel et bien, et il ne pouvait être que dangereux. En le ramassant j’éprouvai une crainte singulière, mais bien loin d’imaginer où tout cela allait me mener. La seule chose dont je me trouvais certaine, était que puisque ma sœur avait été aspirée en entrant dans un univers para dimensionnel, j’allai tout tenter pour l’en sortir et la ramener ici, chez nous.
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Ai ENMA
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MessageSujet: Re: Liées... [Nouvelle]   Liées...   [Nouvelle] EmptyDim 26 Juin - 22:14

Chapitre 1


L’air perdue dans ses pensées, Aiko poussa un soupir destiné à montrer sa lassitude. Depuis bientôt une matinée, Sen s’évertuait à faire un oden sans pouvoir y parvenir : il oubliait à chaque fois quelque chose ou au contraire, en mettait trop. La jeune fille le laissait faire, ennuyée par cette agitation inutile. De toute façon, elle n’avait pas faim. Encore deux bonnes heures plus tard, Le garçon s’avoua vaincu et fit simplement réchauffer des ramens : Dans des situations telles que celles-ci, il valait mieux ne pas persister.

Dans l’après-midi, Hitsu revint de son job d’employé au restaurant du coin, trouvant les deux compagnons affalés sur le canapé, comme s’ils étaient exténués. Le jeune homme alla accrocher son manteau à la patère avant de rejoindre Aiko et Sen au salon. Craignant le pire, il les interrogea sur le pourquoi de cette attitude. Un long silence suivit sa question et précéda la réponse qui finit tout de même par arriver :

-…Il fait chaud…

- Mais euh…ce n’est pas ma question…et on est en hiver…

-Tu ne m’as laissée terminer : …Il fait chaud parce que Sen a essayé de faire de l’oden et que, comme il a raté à chaque fois, il a fini par créer une catastrophe dans la cuisine, et après, il a tenté de préparer des ramens mais il a tout fait explosé du coup, tout ce qui concerne l’eau chaude, chauffage compris à pété les plombs, si on peut dire ça.

Le visage de Hitsu changea de couleur, dépeignant toute son horreur. Se redressant d’un bond, il se précipita sur la zone sinistrée. Une fois sur les lieux, le garçon put contempler de tout son soûl l’étendue du désastre : la pièce reluisante qu’il avait quittée le matin ressemblait à l’heure présente davantage à l’antre d’une sorcière qu’à autre chose. Ou plutôt, si, on pouvait l’associer à une porcherie non nettoyée. Cela donnait une vue plus que déplorable : La marmite recouverte de graisse était à moitié renversée sur les fourneaux de gaz, fumant encore. Les instruments reposaient un peu partout, tantôt sur l’établis, tantôt près de la fenêtre. Le pack de farine avait explosé et s’étalait se long en large sur le carrelage. Les légumes découpés maladroitement étaient, selon si bouillis ou crus, autour de la gazinière voire dégoulinant du mur au choix. Sans compter tous les détails qui constituaient la trame de la vision stupéfiante qui se posait aux yeux de possibles visiteurs.

Hitsu se laissa glisser, abattu par l’ampleur de la tragédie, le long de l’encadrement de la porte. Le malheureux tremblait de désespoir quand il entendit de la pièce voisine Aiko lui lancer :

-Bien sûr, je te laisse l’honneur de mettre de l’ordre afin que nous ayons la possibilité de manger ce soir !

Ce n’était pas une proposition mais un ordre, aussi :

-Oui maîtresse,… je m’exécute…

Alors, avec beaucoup de courage, le pauvre homme retroussa ses manches et se mit au travail, nettoyant ardemment les traces de déchets de nourritures qui paraient la cuisine d’un étrange manteau.

Bien des heures plus tard, le trio put enfin dîner dans des plats et des verres propres, des condiments sains. La nuit tombant, ils débarrassèrent la table après avoir achevé le repas.

Ж

La nuit était calme et semblait recouvrir la ville d’un voile sombre, cachant aux yeux de tous ce qui pouvait se passer dans les moindres recoins. Néanmoins, des surprenants spectacles pouvaient être révélés par la luminescence des nombreux réverbères ci et là. Cependant, le regard d’Aiko, Hitsu et Sen ne se laissait pas perturber depuis le toit où le groupe avait prit place. Attentifs, la jeune fille fut la première à remarquer la scène : au milieu des dédales nocturnes, une lumière paraissait rougeoyer. Prévenant ses compagnons, elle partit en tête de troupe en direction de la clarté pourpre. Ils filaient si vite que le vent sembler vouloir leur fouetter le visage avec acharnement. Plissant les yeux afin de ne pas être trop gênée par les multiples particules de poussières de l’air, Aiko atterrit finalement en douceur au lieu repéré. Une boutique de souvenir s’enflammait tandis qu’une détestable odeur d’essence se faisait omniprésente. Un peu plus loin, un homme apeuré hurlait d’horreur et d’effroi. Devant lui, une femme-salamandre se dressait tout en poussant des éclats de rire moqueurs. Rapide comme l’éclair, les trois camarades écartèrent le « monstre » du malheureux pour mettre ce dernier à l’abri. Une fois que ce fut fait, Sen, Hitsu et leur maîtresse retournèrent vers la bête. Celle-ci paraissait plutôt irritée, et elle laissa échapper un sifflement menaçant.

-Pourquoi m’avez-vous volé mon repas ?

Aiko fronça les sourcils et lâcha d’une voix froide :

-On se présente avant toute chose. Je suis assez attachée à la politesse, donc je te conseille de le faire sur le champ si tu ne veux pas que je m’énerve. Je m’appelle Aiko, je suis une traqueuse.

Esquissant un rictus amusé, l’autre finit par répondre avec une pointe de défi dans la voix :

-Bella, salamandre. Ainsi donc vous êtes de ces fameux chasseurs chargés de nous faire la peau ?... Vous m’avez l’air bien jeunes, non ?

-J’ai 17 ans. Nos aptitudes ne se réfèrent pas à notre âge que je sache.

-Si vous le dîtes. Mais traqueurs ou pas, vous ne parviendrez jamais à m’arrêter.

Sur ces dernières paroles, la femme aux écailles rouges bondit et tenta de prendre la fuite. Fermant les paupières, la jeune japonaise se contenta de donner un ordre qui ne laissait entendre aucune réplique à ses deux associés.

-Rattrapez-la.

-Oui maîtresse.

Et ils partirent, le souffle provoqué par la vitesse de leur exécution balaya de poussière le visage calme et sérieux de la chasseuse.

-Non, je vous en supplie, cessez cela, je m’excuse, d’accord ? Je promets de ne plus jamais rien commettre de fâcheux, je…

Accroupie dans l’ombre de Hitsu, la reptile flamboyante n’en menait pas large : pas mal des shurikens dont se servait le garçon s’étaient ancrés profondément dans son corps, avaient même réussi à trancher sa peau pourtant si dure. De longues rainures noires s’étaient également tracées tout le long de ses bras et semblaient avoir cramé ses vêtements. Un peu plus loin se tenait Sen, qui l’air détaché contemplait passivement la figure terrifiée du monstre femelle, jouait machinalement avec un long fouet noir émettant de temps à autre une lumière bleue électrique. C’était sans aucun doute cet objet qui avait fait de telles marques sombres le long des membres de la salamandre. L’air sombre et menaçant, le premier des deux hommes s’avança un peu plus vers la démone, s’apprêtant à lui jeter quelques uns de ses armes une nouvelle fois quand une phrase le stoppa dans son élan.

-Ca suffit Hitsu.

Aiko, silhouette frêle entre les hauts murs de l’impasse où tous se trouvaient, marcha jusqu’à être à la même hauteur que son serviteur.
Sans prévenir, des chaines solides s’empressèrent d’entraver solidement la dénommée Bella qui poussa un petit cri de surprise. Tremblotant, elle leva un regard craintif vers la traqueuse. Celle-ci ne pipa pas un mot et, indifférente, sortit un nunchaku de nulle part. Sur ce dernier, à chaque anneau était accroché un armement différent : tantôt une faux, tantôt un éventail, voir carrément… un boomerang. Il suffisait que celle à laquelle tout l’attirail appartenait prononce le nom de l’objet de défense qu’elle désirait pour qu’il prenne le volume qu’il devrait avoir normalement, et assiste alors celle qu’il servait.
Inexpressive, la jeune fille choisit un sabre qui apparut incroyablement grand et, sans tenir compte des supplications de sa proie, enfonça la lame argentée en plein dans le cœur de sa victime.

Lorsqu’elle retira le tranchant de l’épée, le métal s’en avéra ensanglantée. Ayant fait reprendre à sa dague longue sa taille initiale, la japonaise emprisonna l’âme de la lézarde dans le médaillon de son collier avant de se détourner et, suivie de ses acolytes, repartit sur les toits de la ville comme si de rien n’était.

Ainsi, telle était la tâche de ceux qu’on appelait « Traqueurs » : ramasser les âmes des démons.


Ж

Le petit jour. Les oiseaux qui chantent. La pluie qui frappe aux carreaux.

Ce fut dans cette atmosphère banale que s’éveilla Aiko, calée à la fois entre Sen et Hitsu. Etouffant un bâillement, la jeune fille s’étira et se leva hors des couvertures. L’esprit engourdi par le sommeil, elle pesta en sentant les courbatures qui la tiraillaient de tous les côtés. En plus de la salamandre, ils avaient dû s’occuper d’un faune et d’un homme-cerbère (corps d’homme mais tête de chien de garde). Ce dernier avait la fâcheuse habitude de manger tous les humains insouciants qui s’approchaient d’un peu trop près. Autant dire que la nuit n’avait pas apporté beaucoup de repos. En plus, comme par hasard, lorsqu’ils s’étaient couchés vers quatre heures du matin, les deux garçons avaient dormi comme des masses mais avaient eu droit à une narcose un peu beaucoup agitée. Et évidemment, c’était elle, la seule fille de l’appartement qui avait du encaisser. Forcément, quand on est le jambon du sandwich…

Ce fut donc avec les idées embrumées et sa personne endolorie qu’Aiko entreprit de préparer un petit-déjeuner respectable. Du riz et des légumes.
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