Je tourne avec un légé haut-le-cœur la clef dans la serrure. J'ouvre pour la première fois la porte de la pièce qui sera ma chambre. Je reste pétrifiée un moment, avant d'entrée pour de bon.
Je pousse une dizaine de jurons en français, cette chambre est exactement celle que je venais d'abandonner à Paris. Du sol au plafond. Je m'avance pour ouvrir la porte fenêtre. Pleine vue sur un magnifique chêne sans doute ici bien avant cette foutue Académie.
Ma mère avait dût remplir un gros chèque pour cet horripilant directeur.
Je fais un tour sur moi même, tout est ici. Sur chaque objets, photos, meubles je pouvais lire une histoire, qui réunies, devenaient quelques petits éclats de ma vie.
Ce lit à baldaquin en ébène dans lequel j'avais passé la plupart de mes nuits, était partie d'un simple rêve. Je m'étais réveillée en sursaut avant de dessiner avec passion et frénésie des cascades de roses interminable soutenue par de magnifique cariatides. Ses voiles légés portent toujours la rassurante odeur de mon chez moi.
Des robes faites par les mains habiles de mon défunt frère, les photos prises de nous deux sur les murs. Le grand miroir horizontale doré à l'or blanc que j'avais aussi dessinée. Tout cela a une valeur inestimable à mes yeux.
Cette chambre seras un refuge utile.
Je me détourne pour ouvrir une seconde porte. Salle de bain horriblement banale au carrelage blanc, avec en prime lumière blafarde et agressante. Cela ne pouvait être parfait jusqu'au bout.
Seule signe de vie qui adoucit la pièce, mes tonnes de cosmétiques et maquillages en tout genre. Rien que les vernies à ongles que j'avais choisie pour partir (oui il y en reste quelques centaines en France^^) peuvent remplir le lavabo.
C'est quand même le pied de ne pas avoir à défaire et ranger mes valises. Je me déshabille distraitement avant de me glisser sous la douche, fraiche mais pas froide non plus. Juste histoire de m'éclaircir les idées.
Même si ma mère m'avait plongé dans des profondeur obscures moralement et physiquement je me dois de garder un maximum la tête froide. Il me faudra une force encore supérieure à la mienne pour remonter à la surface et suivre "sagement" le courant.
Je me sèche à la hâte avant de fouiller mon dressing. Voilà. L'uniforme de la night-class. Je le contemple un instand avant de le mettre. Je jette un ultime regard noir à mon reflet dans l'imposant miroir.
-Il faudra t'y habituer ma vieille.
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